Interview de Vladimir Cosma
Par Frédéric Gimello-Mesplomb
Frédéric Gimello-Mesplomb est (collaborateur à Positif,
chercheur au Laboratoire de Recherche en Audiovisuel, Université Toulouse
II Le Mirail)
Festival International de Quintettes de Cuivres, Narbonne, 22 mai 1998
11 h du matin, hôtel Novotel, route de Perpignan, à Narbonne. Vladimir
Cosma, col de chemise ouvert, descend dans le hall. Les yeux fatigués
trahissent les séquelles de la soirée de la veille, un "
Toulouse by night " (1 heure 1/2 environ de là) terminé à
près de 3 h du matin. Un thé au citron plus tard et le compositeur
fournit quelques explications sur son travail actuel :
Vladimir Cosma : J'étais dans ma chambre en train de travailler sur un
plan d'enregistrement pour deux téléfilms [les titres n'ont pas
été révélés, nda] que je dois enregistrer
avant le 12 juin. Quand je suis très en retard, je fais des plans d'orchestre,
d'actes, etc... Pour chaque musique de film, j'ai un cahier sur lequel je note
tout sur le film en question. Ce qui fait que dix ou quinze ans plus tard, lorsqu'on
a besoin de rejouer éventuellement une musique, on ressort le cahier
et l'on sait comment était composé l'orchestre, on connaît
le nom des musiciens, les numéros de téléphone, enfin des
tas de choses comme ça. Il y a deux ans, lors duprécédent
festival, il m'est même arrivé d'écrire dans ma chambre
la musique du Jaguar, et j'envoyais des bouts de musique du Jaguar à
Paris par le fax de l'hôtel. Un cas limite.
Frédéric Gimello-Mesplomb: Vous êtes né à
Bucarest, Roumanie...
V.C . : On ne choisit pas son lieu de naissance. Mais je n'ai pas à me
plaindre, ce n'est pas pire qu'ailleurs. Ma mère et mon père sont
roumains. Ma grand-mère paternelle avait été élève
du célèbre pianiste et compositeur autrichien Feruccio Busoni.
Mon pèreétait pianiste et chef d'orchestre à Bucarest.
Il avait fait ses études musicales à Paris dans les années
30 dans la classe de Lazarre Lévy avec Jean Wiener. Puis il dut rentrer
en Roumanie en 1939 à cause de l'état de santé de son père
et a été pris à ce moment-là par le tourbillon de
la guerre. Les frontières ont été fermées, puis
les communistes sont arrivés au pouvoir, et les frontières ont
à nouveau été fermées. Il y a eu une longue période
où l'on ne pouvait plus voyager librement. Mon père est donc devenu
un chef très connu dans le pays, chef de l'orchestre national du disque
de Bucarest. C'est d'ailleurs comme ça que j'ai pu faire mes premiers
essais d'orchestration et de composition, puisque j'écrivais les arrangements
de l' orchestre de mon père, dans un style plutôt jazz, même
si l'on camouflait alors le terme sous le dénominatif plus commode de
" musique populaire " ou plus exactement " musique d'estrade
". J'ai passé toute ma jeunesse sous le régime communiste
jusqu'à l'âge de 22-23 ans, avec le tableau de Staline en ligne
de mire.
FGM : Lorsqu'on évoque les difficultés de Chostakovitch ou de
Prokofiev, surveillés en permanence lors de l'écriture et l'orchestration
de leur propre musique, les conceptions communistes de la musique laissent rêveur
quand à la marge de manoeuvre du compositeur... En avez-vous été
victime ?
V.C. : De la ligne idéologique, oui. Elle nous a forcément influencé
puisque la musique devait s'adresser directement au peuple, c'était une
musique qui ne devait pas servir la propre gloire du compositeur. On ne devait
pas faire une musique qui aurait délivré un " message "
intellectualisant, mais une musique qui devait toucher les gens, une musique
qui soit immédiatement compréhensible, ce qui n'enlève
rien à sa complexité. Les partitions de Chostakovitch ou de Prokofiev
sont bâties sur ce principe, et toute la musique russe en général.
FGM : Exit donc les recherches issues de l'Ecole de Vienne...
VC : Tout à fait. Le dodécaphonisme était proscrit. On
savait que ça existait. Il y avait beaucoup de personnes qui s'en occupaient
en cachette, mais pour faire de la musique " officielle ", pour faire
une carrière de compositeur, ce genre d'influences était à
éviter. On s'inspirait plutôt des écoles nationales, de
la musique folklorique, de musiciens comme Enesco ou Kodaly. En fait, l'Ecole
de Vienne ne m'a intéressé que dans la mesure où elle a
apporté quelque chose de nouveau au langage musical traditionnel, mais
pas en tant que modèle de composition de référence. Je
jouais des pièces de Bartok ou d'Hindemith, mais j'étais plutôt
nourri de la musique populaire de mon pays et plus tard du jazz, lorsque je
suis passé à l'Ouest. Mais vous savez, lorsqu'on parle de "
musique contemporaine " ou de " musique du XXème siècle
", on pense systématiquement à l'Ecole de Vienne, mais on
oublie un peu trop souvent que la musique du XXème siècle, c'est
aussi Ravel, Debussy, Chostakovitch, Bartok, Prokofiev, etc... On verra dans
quelques siècles ce qui restera entre les expérimentations sérielles
et ces compositeurs-là. Je pense que toute cette décadence de
la musique romantique viennoise est une fin et non pas un début, comme
ont longtemps voulu le faire croire Boulez et les promoteurs de la Nouvelle
Musique. C'est la fin de la grande époque du romantisme allemand, qui
s'est achevée avec la fin de l'Empire allemand lui-même. Pour ma
part, j'ai beaucoup plus été attiré par la musique française,
espagnole et américaine. Le jazz américain m'a aussi beaucoup
influencé, Coltrane, Elligton...
FGM : Vos débuts en tant que violoniste...
VC : J'ai fait le Conservatoire de Bucarest dans la section violon puis quand,
après être passé en Occident, je suis arrivé en France
au début des années 60, j'ai commencé à gagner ma
vie, comme beaucoup de gens de l'Est, en tant que violoniste. Pendant deux ans,
j'ai approfondi le contrepoint et l'analyse avec Nadia Boulanger à l'Ecole
Normale de Musique, tout en faisant des tournées dans le monde entier
avec des orchestres symphoniques. Mais les deux choses étant difficilement
conciliables, j'ai décidé, après avoir économisé
suffisamment d'argent, de rester un an sur place, à Paris, afin de terminer
d'une part mes études, et d'autre part pour débuter dans le métier
de compositeur, car telle était alors mon ambition, mais pas spécialement
dans le domaine de la musique de film.
FGM : Par quel moyen s'est donc produit votre passage au cinéma ?
VC : J'avais depuis la Roumanie une grande admiration pour Michel Legrand. C'était
un musicien que j'admirais beaucoup. Un jour de 1966, je suis allé le
voir à la sortie d'un concert qu'il donnait salle Gaveau. Il m'a donné
un rendez-vous où je lui ai joué des musiques et fait écouter
des bandes que j'avais réussi à faire sortir de Roumanie. C'était
l'époque où il travaillait à Discorama, une sorte de hit-parade
télévisé où Michel Legrand accompagnait en direct
les artistes de variété avec son orchestre. Chaque chanson avait
besoin d'être arrangée pour orchestre, ce qui demandait un gros
travail de préparation pour chaque émission. J'ai donc commencé
à faire ces arrangements, une activité que j'ai poursuivi plus
tard au cinéma, pour des films dont Michel Legrand avait signé
la musique.
FGM : La suite est plus connue. Après l'incroyable succès d'Alexandre
le bienheureux d'Yves Robert (1967) et surtout du Grand blond avec une chaussure
noire (1972), les propositions de films affluent. Vous devenez l'un des compositeurs
les plus demandés des années 70, au point que par deux fois, des
producteurs américains font appel à vous, mais pour des films
uniquement tournés en Europe. Pourquoi ne pas avoir répondu aux
sirènes d'Hollywood ?
VC : J'ai toujours refusé à cause d'une peur maladive de l'avion
! Mais pour être plus exact, dans mon esprit, avec ma culture roumaine,
qui est une culture latine, le rêve américain n'a jamais signifié
grand chose. Pour les roumains de ma génération, le rêve
occidental, c'était la France. Mon grand départ, je l'ai fait
lorsque je suis passé à l'Ouest. Cela a été le grand
arrachement de ma vie. Recommencer une seconde fois ne m'intéresse pas.
FGM : Et si Hollywood vous offrait un sujet rêvé...
VC : Hollywood m'a déjà offert un gros sujet il y a quelques années,
que j'ai refusé. John Millius m'appelait pratiquement tous les jours
pour que je signe la musique de Conan the Destroyer. J'ai fini par céder.
Le contrat était signé avec le studio, ils attendaient tous que
je parte, et la veille au soir j'ai renoncé et j'ai annulé mon
départ. C'était une décision personnelle. Je ne regrette
pas.
FGM : Pouvez vous résumer votre approche de la composition pour l'écran
?
VC : Ayant été élevé dans la tradition de la musique
populaire, ma musique en est forcément influencée. Elle s'adresse
directement aux gens. Je considère qu'il n'y a pas un style propre à
la musique de film. Il y a de la musique pour le cinéma comme il peut
il y avoir de la musique pour le théâtre ou le ballet. Le genre
est une chose, et la classification " musique de film " en est une
autre. Lorsque je signe la musique du Grand Blond ou de Nous irons tous au Paradis,
c'est de la musique de genre, c'est à dire qu'elle subit des influences
autres que purement "classiques ", en l'occurrence du jazz et de la
musique populaire. Partant de là, dire que Legrand, Delerue, Mancini
ou Williams sont de grands compositeurs de musique de film ne signifie rien.
On ne précise pas dans quel genre, dans quelle école ces musiciens
se situent.
FGM : Votre musique d'écran se caractérise par la résurgence
de thèmes aisément mémorisables. Cette particularité
vous vient-elle de votre ancienne carrière de violoniste, un pupitre
privilégié pour les lignes mélodiques ?
VC : Certainement. Mais ce que j'apprécie avant tout dans la musique,
c'est la mélodie. Pour moi, la mélodie, c'est comme le sujet d'un
livre. Il n'y a pas de livre sans sujet, comme il ne devrait pas il y avoir
de musique sans mélodie. Sans mélodie, la musique d'un film n'est
qu'une superposition d'improvisations, ce sont des pièces qui n'ont finalement
pas de structure, pas de colonne vertébrale. La bonne musique de film
ne doit pas être non plus uniquement descriptive, elle doit avoir son
existence propre en dehors du film. C'est un commentaire poétique par
rapport à l'image.
FGM : Un film a t-il toujours besoin de musique ? Le dernier film de Francis
Weber, Dîner de Cons, dont vous avez signé la partition, n'en comporte
que très peu. Est-ce un choix personnel ou une contrainte de la part
de la production ?
VC : Des films peuvent se passer de musique, tout comme des musiques de films
peuvent se passer des images. Mais le propre de l'Art cinématographique,
c'est quand même de réunir tous les arts, y compris la musique.
Concernant le film de Weber justement, je considérais, en accord avec
le réalisateur, que le film n'avait besoin que de très peu de
musique dans la mesure où il était déjà l'adaptation
à l'écran d'une pièce de théâtre où
les dialogues ont une grande importance, et ils ont effectivement de l'importance
dans le film qui en est tiré. Si j'ai composé plus de musique,
c'est en prévision du disque, pour l'autonomie de la musique en dehors
du film.
FGM : A ce sujet, vous êtes en train de mener un vaste projet de re-orchestration
de vos musiques de cinéma à destination du concert, dont la première
pièce devrait être nouvelle mouture du Concerto de Berlin pour
violon et orchestre...
VC : J'ai effectivement allongé récemment le Concerto de Berlin
qui se trouve actuellement dans un seul mouvement de près de 10 minutes,
alors qu'à l'origine il n'en faisait que 7. Je viens de le créer
en Hongrie avec l'Orchestre Symphonique de Budapest et Patrice Fontanarosa en
soliste.
FGM : Pourquoi cette nouvelle vie donnée à vos musiques de film
?
VC : Je suis à une période de ma vie où je fais en quelque
sorte le point sur les années passées. Je me rends compte que
j'ai travaillé exactement 30 ans pour le cinéma, et que j'ai accumulé
au cours de ces années quantité de thèmes utilisés
à l'écran. Ceci dit, le cinéma impose au compositeur des
limites et des contraintes, dont la principale est celle du minutage. Un compositeur
n'a, au cinéma ou à la télévision, que très
peu d'espace créatif, hormis sur un générique ou deux où
il peut aborder la forme A-B-A au lieu de la simple forme A-B voire de la forme
A-A' la plus souvent adoptée. Les compositeurs sont donc souvent frustrés
de cette exposition orpheline des thèmes, sans possibilité de
pouvoir les développer ultérieurement. J'ai donc chez moi un matériel
thématique important écrit originellement pour le cinéma.
Il me semblait donc que travailler sur ces musiques en leur donnant une forme
se prêtant au concert serait un défi intéressant qui ancrerait
davantage la musique de film dans les milieux dits " classiques ".
Car orchestrée convenablement, la musique de film a sa place dans les
salles de concert. L'Arlésienne de Bizet est une gigantesque " compilation
" de thèmes de musiques de scène, dont le principal était
à l'origine tiré d'une pièce qui n'avait eu aucun succès
et qui était joué par trois pauvres instruments dont un orgue
de fosse. Korngold, Prokofiev ou Ravel ont constamment re-arrangé leur
musiques de ballets en suites symphoniques destinées au concert. Sibélius
faisait de même et sa fameuse Valse Triste est bâtie sur ce principe.
L'idée n'est donc pas neuve, et en tout cas pas si choquante...
FGM : Vous avez longtemps eu la réputation, dans le milieu " classique
" d'être un musicien de musique dite " légère
", un jugement en grande partie dû à votre contribution au
cinéma comique français des années 70. Composer des oeuvres
de concert est-il pour vous un moyen de vous arracher à cette étiquette
?
VC : Je ne pense pas que ça change quoi que ce soit. En France, si vous
travaillez pour des films de comédie, vous êtes un paria. Il y
a 30 ans que je porte l'étiquette de " compositeur de comédies
", et le succès de La Boom m'a seulement affublé de l'honorable
titre de " compositeur de chansons ". Le mieux est de regarder les
choses en face : le film de comédie n'a rien de dégradant, les
films de De Funès sont aujourd'hui des classiques alors qu'à leur
sortie ils étaient considérés pour beaucoup comme des navets.
Aujourd'hui, le rire ne fait pas sérieux, alors que composer pour les
films de Godard ou Resnais vous propulse tout droit dans le milieu intellectuel
subventionné du " film d'auteur ". Si je compose des œuvres
classiques, c'est le plus souvent suite à des commandes de grands interprètes,
pas pour changer cet état de fait, qui à mon avis, demandera encore
de longues années.
FGM : Votre dernière oeuvre classique, le Concerto pour Trompette, a
été baptisé Concerto Ibérique ?
VC : C'est exact. Depuis quelques années je me penche également
sur l'apport des musiques folkloriques au cinéma, un essai qui a débuté
avec Le grand blond avec une chaussure noire qui reprend des thèmes roumains,
une instrumentation roumaine, la flûte de pan et le cymbalum notamment.
Lorsque le trompettiste Bernard Soustrot m'a pris commande, en 1996, de ce concerto
pour trompette, j'étais en train de me pencher sur le folklore espagnol,
gitan, flamenco. Je conduisais cette recherche pour les musiques que j'écrivais
alors pour les films Les sables mouvants et Cuisine et dépendances. Ce
folklore-là est extrêmement riche aussi bien sur le plan rythmique
que mélodique. Il a été exploité par les plus grands
compositeurs français que ce soit Ravel, Massenet, Adam, Bizet, Laparra,
Schmitt ou Debussy, et continue à nourrir les compositeurs classiques.
Certains éléments de ce concerto proviennent donc des Sables mouvants,
d'autres de Cuisine et dépendances.
FGM : Comment re-injecter ces influences espagnoles dans la partie orchestrale
du concerto sans tomber dans l' " espagnolade ", les lieux communs
musicaux propres à la vision étrangère de l'Espagne ?
VC : C'était justement ce qui était le plus difficile, mais aussi
le plus intéressant à faire. Je n'ai pas voulu faire une imitation
symphonique des percussions espagnoles, qui sont inégalables dans leur
couleur, ni introduire de guitares. On reste dans le cadre d'un orchestre symphonique
traditionnel, une approche qu'ont déjà eu en leur temps des gens
comme De Falla, Albieniz, ou Ravel dans la Rhapsodie espagnole. Pour la partie
trompette, j'ai utilisé une trompette différente par mouvement
: une trompette en Do pour le premier mouvement que Bernard Soustrot a préférer
interpréter avec une trompette en Mib, une trompette bugle pour le second
mouvement, enfin une petite trompette en ré de type " Bach "
(un nom qui provient de son utilisation dans les Brandebourgeois), qui possède
une quarte ou une tierce plus aiguë que l'autre. Le soliste change donc
de trompette entre chaque mouvement. Je n'ai pas utilisé la sourdine
pour garder une variation de couleur tout en restant dans le cadre d'une trompette
" ouverte ". Je trouve que la sourdine ne passe pas, à mon
sens, avec de la puissance et la brillance de la musique espagnole.
FGM : Marc Soustrot a dirigé durant 17 années avec l'OPPL (Orchestre
Philharmonique des Pays de Loire) de nombreuses musiques de film, tout en créant
autant de pièces classiques de compositeurs de cinéma (notamment
la Symphonie Concertante de Georges Delerue). Ce travail en amont vous rassure
t-il quant à l'esprit qu'il compte insuffler à la pièce
?
VC : Tout à fait, c'est un très grand chef. Je suis allé
à Bonn dernièrement pour répéter avec l'orchestre
et me mettre d'accord avec les musiciens sur les tempi. J'ai pu me rendre compte
sur place du professionnalisme et de la rigueur de son chef.
FGM : Avez-vous d'autres pièces symphoniques susceptibles d'être
créées un jour ?
VC : J'ai écrit il y a quelques années Oblique, un concerto pour
violoncelle et orchestre édité chez Transatlantiques, très
marqué par l'écriture des années 60, mais où l'on
retrouve déjà des influences de la musique espagnole. Sinon, mon
approche est bien différente aujourd'hui. J'ai écrit Court-Métrage,
un quintette pour cuivres créé à Narbonne il y a deux ans,
qui reprend des thèmes du film Montparnasse Pondicherry. J'ai écrit
une suite symphonique pour le concert adaptée sur les thèmes de
la Gloire de mon père et du château de ma mère ainsi qu'un
triptyque d'influence roumaine où l'on retrouve le thème du Bal
des casse-pieds et du Grand Blond avec une chaussure noire. Pour cette dernière
pièce, j'ai eu beaucoup de mal à orchestrer la partie qui revient
dans la version originale au cymbalum, un instrument qui transmet toute une
couleur à cette pièce. Pour la version de concert, je n'ai pas
cherché à re-créer cette couleur mais plutôt à
essayer de retranscrire la vie qui se dégage de cet instrument. C'est
justement l'un des problèmes récurrents de ce type d'adaptation
en concert : hormis le thème principal de la musique du film, il faut
essayer de conserver la couleur, le son spécifique ou l'instrument marquant
que le spectateur a pu remarquer au cinéma, tout en créant autour
une orchestration originale plus fouillée qui ne dénature pas
le souvenir de la musique originale.